Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi les deux édicules de la station Pigalle, pourtant si proches, sont-ils si différents ? Avez-vous déjà remarqué les sigles « NS » sur certains carrelages de la ligne 12 ou 13 ? La Société du Chemin de Fer électrique souterrain Nord-Sud de Paris fait concurrence directe à la CMP (Compagnie du Chemin de Fer Métropolitain de Paris). Elle crée, à partir de 1902, trois lignes de métro entre le nord et le sud de la capitale et va concevoir une esthétique qui marquera définitivement l’univers du métro parisien.
La station Pigalle
Alors que les travaux des lignes créées par la CMP sont pris en charge par la ville de Paris, la Compagnie Nord-Sud investit seule dans la conception et la construction des lignes. Pour se démarquer des lignes existantes, les concepteurs créent une esthétique à l’opposé de celle de la CMP, susceptible d’attirer le nouvel usager parisien. Les édicules sont bien différents de ceux de Guimard. A la suite de nombreux mécontentements liés au style Art Nouveau des entrées de l’architecte, les créateurs Nord-Sud privilégient une certaine sobriété des formes et des couleurs. L’inscription « Nord-Sud » est remplacée par « Métropolitain » au rachat en 1930 de la compagnie Nord-Sud par la CMP.
La station Sèvres-Babylone
On réalise des frises, plinthes et entourages de cadre en faïencerie. Un code couleur est respecté : jaune brun pour les stations sans correspondance, vertes pour celles avec et les terminus, bleu pour les stations Madeleine et Concorde. Sans oublier, le sigle NS présent à chaque cadre. Les noms des stations sont en carreaux bleus encadrés, tout comme les plafonds. Sur le quai, subsiste l’un des derniers bureaux du chef de station. Présents à chaque station, les chefs disposaient autrefois d’un bureau aménagé où ils pouvaient surveiller les quais et le mouvement des trains. A partir des années 60 et grâce à la modernisation du réseau, la « chefferie » déménage à l’étage.
La station Concorde
La succession de lettres, sans espace, ni ponctuation, complique la lecture du texte. Il s’agit pourtant bien de l’intégralité de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, écrite en 1789. Les 49 000 carreaux disposés dans la station sont l’œuvre de l’artiste Françoise Schein créée en 1990 pour la célébration du deuxième centenaire de la Révolution. Le choix de l’emplacement est loin d’être anodin. Au dessus de la station, la place de la Concorde, autrefois baptisée place de la Révolution après l’événement du même nom, accueillit la funeste guillotine qui vit nombre d’hommes et de femmes se faire trancher la tête, dont les célèbres Louis XVI, Marie-Antoinette, Danton et Robespierre.